« D’emblée il me faut vous remercier chaleureusement, Madame la Préfète, d’avoir pris l’initiative de me proposer pour l’ordre national de la Légion d’honneur.

Ma trajectoire professionnelle a été orientée par de belles rencontres. Après six années passées dans le privé aux Papeteries de Jeand’Heurs, puis à la Chambre de Commerce et d’industrie de la Meuse, où j’ai mis en place le service documentation et études, j’étais sur le point de quitter la Meuse pour prendre un poste à la Chambre régionale, à Nancy. C’est alors que le président du Conseil général, Monsieur Rémy Herment, informé de ma promotion, m’a demandé, avec une sympathique insistance, de créer le service culturel du Conseil général et de le diriger.

Une dizaine d’années plus tard, Monsieur Gérard Longuet, président du Centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme, a bien voulu m’appeler à ses côtés pour prendre en charge la direction de cette association. Cette structure a un objectif ambitieux qui résulte de la double symbolique universelle de Verdun, haut-lieu de souffrance mais aussi haut-lieu d’espérance qui témoigne que les ennemis d’hier peuvent vivre en paix et même en amitié.

Malgré un budget bien modeste, sous la houlette de son président, avec l’aide de Madame Lyne Rousseau, présidente des Amis du Centre, et d’une équipe de collaborateurs très disponible, j’ai pu vivre des moments intenses, comme, par exemple, lors de la classe internationale de paix avec des jeunes des communautés de l’ex-Yougoslavie, ou lors de la venue du Président de la République du Sénégal.

Nouvelle étape déterminante : Monsieur Gérard Longuet, mais cette fois en tant que président du Conseil régional, m’a demandé de créer un Comité d’histoire régionale.

C’était le début d’une nouvelle aventure, exaltante, puisqu’ il s’agissait de mettre en place et d’animer un réseau des acteurs de l’histoire et du patrimoine en Lorraine, avec l’aide de Monsieur Patrick Thul, Directeur général des Services de la Région, du professeur François Roth, président du Conseil scientifique du Comité, et d’une équipe de trois personnes dont le général Alain Petiot.

L’organisation d’actions répondant aux besoins des acteurs de terrain s’est poursuivie ensuite grâce à M. Thibaut Villemin, vice-président du Conseil régional alors en charge notamment de la culture.

J’ai aussi une pensée pour mes anciens collègues du Conseil général, lorsque j’y travaillais aux affaires culturelles, ou, plus récemment, lors d’une mission à l’occasion du 6ème centenaire de la naissance de Jeanne d’Arc. Ces collaborations ont été fécondes.

Le décret du Président de la République, en date du 11 juillet dernier, portant promotion et nomination dans l’ordre national de la Légion d’honneur, mentionne après mon nom « délégué d’un comité d’histoire régionale ». Cette nomination a été prise sur le rapport de la ministre de la Culture et de la communication, Madame Aurélie Filipetti.

C’est donc en raison de mes activités professionnelles dans le domaine culturel que j’ai été distingué.

Pour autant, je souhaite associer dans cette reconnaissance les bénévoles et les salariés d’associations au sein desquelles je milite actuellement. Leur engagement constant et efficace, est exemplaire, que ce soit au Centre Mondial de la Paix, à « 14-18 Meuse » et, bien évidemment, à Connaissance de la Meuse.

En des termes élogieux les actions de cette association viennent d’être rappelées par Madame la Préfète. Je n’y reviendrai donc pas. Permettez-moi seulement d’attirer de nouveau l’attention sur son rôle social. Bien que cette dimension ne figure pas dans ses statuts, c’est, après 32 ans années d’activités multiples, sa principale caractéristique. Quelle richesse que ce brassage d’hommes, de femmes et d’enfants venant de tous horizons, pour transmettre l’histoire, pour mettre en valeur le patrimoine, ceci tout en concernant le grand public.

A une époque où l’on parle tant du lien social, du vivre ensemble, l’implication d’autant de passionnés mérite d’être soulignée. Ces bonnes volontés et ces salariés cherchent en permanence à progresser pour tendre vers des objectifs ambitieux.

Car en matière culturelle, comme dans de nombreux autres domaines, ce qui compte avant tout c’est la volonté et l’exigence de qualité. Peu importe le statut : que l’on soit un professionnel, c’est-à-dire une personne rémunérée, ou un amateur visant aussi l’excellence. L’important est d’agir, notamment pour réduire les inégalités d’accès à la culture.

Rencontrer, échanger, créer, partager avec un large public, quelle belle mission !

La culture constitue aussi un puissant levier pour le développement d’un pays, ainsi que pour son attractivité et sa notoriété. A titre d’exemple, les retombées économiques et médiatiques d’un son et lumière, ou d’animations dans un monument, sont significatives, voire très importantes, entre autres en terme d’emplois directs, indirects et induits.

Enfin la culture est un antidote au repli sur soi. Dans un monde en rapide évolution, il est plus que jamais nécessaire de s’ouvrir aux autres, de retrouver confiance.

De comprendre d’où l’on vient, grâce à l’histoire et au patrimoine, tout en regardant devant, en s’engageant avec détermination pour l’avenir.

La culture nous invite à cela, nous permet cela.

Par conséquent elle est bien plus qu’un supplément d’âme.

Et pour terminer, je vous propose une citation du chinois Gao Xingjan, prix Nobel de littérature :

« La culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité ! »