C’est la 27e saison, cette année, du plus grand spectacle d’Europe sur 14-18. Porté par Connaissance de la Meuse, il n’a cessé de grandir au fil des années. Petit retour sur le destin d’un son et lumière qui a drainé plus de 560.000
spectateurs depuis sa création.
Il y a eu des réticences fortes. » Au départ. Pourtant, « Des Flammes… à la lumière », le plus grand spectacle d’Europe sur 14-18 est joué depuis maintenant près de trente ans sur le site des Carrière d’Haudainville près de Verdun. Depuis 1985, « nous avons créé notre activité son et lumière au château de Jeand’Heurs », confie Jean-Luc Demandre, l’inoxydable président de l’association. « Nous avons joué deux sons et lumières différents durant environ dix ans dans le nord et le sud de la Meuse » Le thème de 14-18 a laissé dubitatif au début, « il y avait bien d’autres thèmes », poursuit le président. Ce n’est qu’en « 1992 que nous avons accepté de regarder dans cette direction ». Et en 1993, un spectacle a été monté, « il ne devait durer qu’un seul été au motocross de la Valtoline. Ça a été un grand succès », se souvient-il. Un spectacle qui avait été monté dans un « but touristique afin de faire venir des gens en Meuse et qu’ils y restent plus longtemps».
Une aventure humaine Deux ans plus tard, « nous avons accepté de relancer le projet ». Une convention est signée inistère de la Défense « pour avoir la citadelle haute de Verdun pendant dix ans. L’État conservait l’entretien des remparts et nous, nous avions l’usage de tous les bâtiments pour l’activité culturelle. Il y avait tout un projet. Un architecte est enu et a commencé à plancher ». Mais le nouveau maire, Arsène Lux, avait un projet pour la citadelle et, « de nous-même, nous avons dénoncé la convention et avons recherché un autre site. C’est un regret du point de vue patrimonial : on voit dans quel état elle est. Les bâtiments sont en
cours de réuinifcation ». En revanche, « pour le spectacle, c’est une bonne chose, on n’aurait jamais pu avoir ce développement. Ici c’est idéal.» Ici, ce sont les anciennes carrières et fours à chaux d’Haudainville.
« On a cherché un nouveau lieu en urgence. Des sites non boisés », souligne Jean-Luc Demandre. Des survols en avion ont eu lieu. Le temps presse, 1996 était l’année du 80e anniversaire de la Bataille de Verdun. « Quand j’y suis allé, j’ai dit : c’est là » Les planètes s’alignent : propriétaire, préfète, Sivom de Saint-Airy, Département, Région… Il faut nettoyer, « un bâtiment est abattu, le reste est réaménagé ». Connaissance
de la Meuse achète le site de 32 hectares et « je reprends tout le scénario de 1993 à zéro en faisant appel à Lucien Gourong qui avait écrit les dialogues ». Toute la mise en scène est remaniée et le spectacle est joué en 1996 à la date prévue… « il y avait encore des engins de chantier à la dernière répet’ ! » Depuis, le spectacle qui s’améliore sans cesse, a été joué sans interruption « sauf en 2020 à cause du Covid ».
En 2021, les représentations ont eu lieu, avec une jauge adaptée : « On a été un des rares sons et lumières de France à le faire ». 2023 voit donc la 27e édition. « Au début, l’engagement, vis-à-vis des partenaires financiers et de l’État était de tenir cinq ans si le public et les bénévoles étaient au rendez-vous », se souvient Jean-Luc Demandre. « Actuellement, nous avons 21.000 spectateurs par saison, ce qui nous fait 565.000
depuis le début. Nous sommes revenus à de très bons niveaux et 2023 sera sans doute au-dessus de 2019. C’est très satisfaisant. Ça reste notre activité la plus importante en fréquentation et en engagement humain tant en bénévolat que pour les salariés. » En effet, les bénévoles, au nombre de 480 pour cette manifestation, n’ont jamais été aussi nombreux. « Les bénévoles font des choses incroyables. Je leur dis bravo ! C’est une très belle aventure humaine. » Frédéric Plancard
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