La première de la 28e édition, c’est ce samedi 22 juin ! Et après plus de 42 années à la tête de Connaissance de la Meuse, et presque 30 à celle Des Flammes à la lumière,  Jean-Luc Demandre entame sa toute dernière édition du spectacle devenu iconique. L’occasion d’aborder les nouveautés et de faire un point sur cette aventure presque trentenaire.

Jean-Luc Demandre est l’un des visages les plus connus   Des Flammes à la lumières. Auteur, scénariste, metteur en scène, mais aussi président de l’association organisatrice, Connaissance de la Meuse, l’homme aux milles casquettes tire sa révérence cette 28e édition. Mais pas sans quelques souvenirs, et quelques surprises.

Quelles sont les nouveautés pour votre dernière année, à la tête Des Flammes à la lumière  ?

« Il y a deux nouveautés principales. Tout d’abord une nouvelle scène qui a pour thème le train. Pourquoi le train ? Historiquement, dès 1914, le réseau ferroviaire meusien, est réquisitionné pour les besoins de la guerre, et dès la fin de l’année, des améliorations sont faites pour que ce moyen de transport rende service à l’armée. »

« Des nouvelles gares, des embranchements sont créés, et tout ça pour faciliter le transport de matériel, de marchandises et aussi d’hommes. En Meuse, la situation est délicate puisque les deux lignes de chemin de fer qui irriguaient le département sont coupées. Il reste un petit réseau ferroviaire : le Meusien. On l’appelait aussi le Tortillard et le Taco, parce qu’il ne roulait pas vite. Ça a été vraiment un point essentiel de la bataille de Verdun. Sur ce réseau, il y avait une locomotive qui existe toujours qui s’appelle la Suzanne. Elle a été mise en service en 1891, et elle a fonctionné pendant toute la guerre, et notamment sur la ligne du Meusien qui longeait ce qu’on a appelé plus tard la Voie sacrée. Il se trouve que la Suzanne n’a pas été détruite pendant la guerre. Notre scène porte donc sur cette locomotive. On y voit des hommes qui descendent dans un wagon et d’autres qui montent avec des infirmières. La seconde, c’est le final, qui est entièrement modifié. »

Après 42 années à la tête de Connaissance de la Meuse, et presque 30 ans à celle Des Flammes à la lumière, vous tirez quel bilan ?

« Quand je vois tout ce qui a été fait, je suis admiratif. Je me souviens, les premiers sons et lumières, on en était encore à utiliser des disques vinyles. On montait sur des bandes magnétiques et le montage se faisait à l’oreille et au ciseau ! Mais le plus important c’est l’humain. Le dévouement, les compétences de tous ces bénévoles qui se sont formés, qui ont appris, qui viennent avec leur passion… C’est le point le plus important. Mais il y a quand même eu aussi des moments difficiles. Et le plus difficile c’est quand de jeunes bénévoles disparaissent. Une chose qui m’a beaucoup marqué c’est lorsqu’une jeune bénévole s’est tuée sur la route, en rentrant d’une répétition. Quand je suis allé voir ses parents, on était tous bouleversé et sa mère m’a dit, je me souviens : “C’est bien d’être venu, merci, mais si elle n’avait pas été bénévole chez vous, elle serait encore vivante. ” Quand j’y repense, encore aujourd’hui, ça remue. À côté de ça, il y a tout le reste qui l’emporte, heureusement. Il y a la force de ce bénévolat. C’est notre plus grande réussite. On fédère des gens de tous horizons, de tous âges, de toutes catégories socioprofessionnelles, comme on dit, et qui donne de leur temps. C’était une fabuleuse aventure ! »

Quels sont vos plans après cette dernière saison ?

« Je resterai impliqué dans l’association et dans ce spectacle ! J’en suis le concepteur principal donc je veux m’impliquer. Si un jour ils veulent changer de spectacle, là, c’est un grand boulot… Place aux autres pour ça ! Pour la suite j’ai des plans, ça oui ! Je reste dans le domaine culturel, peut-être dans le domaine humanitaire… J’ai des projets de publication. Et puis j’aurai plus de temps à accorder ma vie privée. J’ai largement de quoi m’occuper ! »

Pendant près de 30 ans, Jean-Luc Demandre a préparé méthodiquement ce son et lumière, 
au cœur de la carrière d’Haudainville. 
Photo Nicolas Ayachi