Le plus grand spectacle d’Europe sur 14-18 dispose d’un mapping spectaculaire créé par Guillaume Klein et son équipe. Un tour de force qui rehausse les scènes, sert la mise en scène, renforce les effets spéciaux et la lumière. Magique.
« La technique est toujours au service de la mise en scène. Il faut que la technique soit transparente. Il faut qu’on nous oublie et c’est parfait ! » Guillaume Klein est originaire de Montmédy et dirige le groupe projection de Connaissance de la Meuse sur l’Événement-spectacle « Des Flammes à la Lumière ».
Le Meusien est réalisateur pour la télévision « pour France Télévision, Arte, pour des spectacles vivants » et pour beaucoup d’émissions culturelles de Stéphane Bern.
Son rôle, avec son équipe composée de Dominique, Denis et Dorian, est « de participer au son et lumière autour de la vidéoprojection et du mapping. On vient en complément des décors », confie-t-il. Pour « retranscrire la bataille de Verdun, évoquer des dates », pour projeter des photos d’archives, des lettres, des unes de journaux, des portraits… Pour la bataille, « on renforce les effets spéciaux, la lumière, les bruitages et la pyrotechnie ». Et « pour chaque personne assise dans les tribunes, il faut que ça fonctionne. C’est ça qui est magique », poursuit Guillaume Klein.
Depuis quelques années, « Des Flammes à la Lumière » renforce son mapping au service du son et lumière. L’espace scénique, en fait le site des anciennes carrières d’Haudainville, est « un terrain très difficile à mapper. Le terrain est vierge il faut tout créer. Ça fait penser à un écran de cinéma géant ». Un mapping qui est dispensé par huit gros vidéoprojecteurs de 20 000 lumens. « Il faut une nuit complète de calage » au moment de la réinstallation. « En 2021, il fallait trois jours ».
Un final remanié « très dynamique »
Une machine bien réglée et pilotée depuis la tour de régie. « La vidéo se combine avec le son et lumière. C’est automatisé au maximum ». Mais une personne est toujours là pour « reprendre la main en cas de besoin ». Mapping 3D, 2D, dessins, films… « On est parti de photos d’époque » qu’il a fallu adapter sur le terrain et « certaines scènes sont spectaculaires ». Notamment pour le final, remanié cette année : « Celui qui nous guide, c’est Beethoven ». En effet, l’Ode à la Joie, l’hymne européen a été réorchestrée pour « un final très dynamique ».
Les bénévoles portent au poignet des bracelets synchronisés qui clignotent au rythme de la musique. Un moment de joie qui « contraste avec la dureté des scènes qu’on a vues dans le spectacle ».
Cerise sur le gâteau, si le feu d’artifice final est bien réalisé par les artificiers du spectacle, le mapping permet d’avoir une solution de secours si « le feu ne part pas ou pour des raisons de sécurité en cas de sécheresse ». En effet, le feu d’artifice a été modélisé en 3D et peut être diffusé en mapping sur les flancs de la carrière.
Guillaume Klein a également réalisé la captation du spectacle durant deux représentations : une sans public et l’autre avec. Et « les deux prises seront mélangées ». Pour cette captation, du matériel de télévision a été mobilisé, « il y a six caméras sur deux soirs, une grue vidéo de 14 mètres et quelques séquences réalisées au drone ». Le DVD sera disponible début juillet.
Le spectacle se tient dans les Carrières d’Haudainville à côté de Verdun. Photo Léa Didier