Loison Mémoire de guerre en béton armé
Dès mars 1915, l’armée allemande a construit, dans les bois des environs, un camp. Des bunkers conçus dans le plus grand secret par l’ingénieur Hans Marguerre et qui subsistent aujourd’hui.
Loison Mémoire de guerre en béton armé (lire l’article Est Républicain du 27/10/2017)
Là, dans les bois des faubourgs de Loison, deux cents bénévoles aidés par l’association « Connaissance de la Meuse » ont fait revivre, lors de visites nocturnes, les bunkers de la Première Guerre mondiale. L’endroit ne pouvait être mieux choisi. À partir de mars 1915, l’armée allemande a construit ici, à l’arrière du front, un camp.
Les bénévoles, plus précisément les reconstituants, ont travaillé de concert avec les élus locaux, José Marolho, maire de Loison, Jocelyne Antoine, maire de Senon et vice-présidente à la Codecom, Nicole Heintzmann, maire d’Amel, et les équipes de Jean-Luc Demandre (Connaissance de la Meuse) ont réalisé un spectacle de son et lumières. Spectacle labellisé, « rendu possible grâce aux concours de techniciens ou comédiens bénévoles », comme l’a rappelé Jean-Marie Missler, président de la Codecom, qui revient avec son partenaire spécialisé dans les spectacles historiques, 18 ans après une première évocation des lieux.
Supports et écrans géants, parcours sécurisés sur un site complètement plongé dans une nuit brusquement sortie de sa quiétude, ont ébahi les spectateurs durant une dizaine de tableaux.
« Ici on est loin des romans héroïques ! »
Lampe stroboscopique, fumigène et bruits de guerre s’invitent. Une voix sortie de nulle part l’annonce : ici on est loin des romans héroïques ! Le soldat reste humain, apeuré, rêveur, nostalgique, triste ou bâtisseur… On s’éclaire, sur l’histoire de ce camp édifié par les Allemands à partir de mars 1915, quand la guerre est devenue guerre de position.
On y apprend les trésors d’imagination que déployait cet ingénieur qu’était Hans Marguerre pour édifier ces constructions, avec un rare souci d’esthétisme. Comment ces bunkers sont nés dans le plus grand secret, d’une idée, d’une feuille de papier et d’une centrale de béton ici dans le Nord meusien. On y apprend ensuite ce qu’ils sont devenus après la guerre, comment la population civile a dû vivre avec ces traces parfois encombrantes de la Première Guerre mondiale, comment « tous ces vestiges de béton ont aujourd’hui une mission d’histoire » que compte bien renouveler le chargé de mission de la collectivité, Samuel Trinquesse.